Mobilité Douce: les premiers tronçons balisés…

Nous avons déjà largement traité du projet d’établissement d’un réseau communal de mobilité douce à Yvoir (voir tous les articles de la catégorie « Mobilité Douce au quotidien« ).  En ce début d’année 2013, une première phase du projet se termine à Yvoir.  Le service des Travaux de la Commune d’Yvoir vient en effet de mettre la dernière main au balisage d’une dizaine de liaisons inter-villages et inter-pôles.  C’est sur base d’un remarquable travail de préparation réalisé par Sentiers.be (fiches et cartes de balisage très précises) que les ouvriers communaux ont installé ces nouvelles balises permettant à tout un chacun de s’y retrouver dans le nouveau maillage vert de la commune.  Le groupe Sentiers remercie chaleureusement tous les acteurs qui ont permis la réalisation de ce projet: bénévoles, collaborateurs de Sentiers.be, Collège Communal et, bien sûr, le service des travaux de la commune.

DSC_0037.jpgUne deuxième phase de balisage devrait encore être réalisée avant l’été 2013. Elle concernera à nouveau une dizaine de liaisons.  Au-delà, il restera encore pas mal de liaisons à finaliser sur le terrain mais il s’agit souvent de cas plus compliqués à résoudre (droit de passage, travaux de réhabilitation,…).  Nous continuerons bien sûr à suivre attentivement les développements de ce projet.

Il est néanmoins déjà possible de tirer certains enseignements du projet-pilote mené à Yvoir.  En voici un petit résumé:

  1. Conceptuellement, le projet tel que voulu par la Région Wallonne était destiné à promouvoir, dans une commune, au quotidien, la mobilité douce, encore appelée « mobilité en mode actif » (puisque dans ce cas l’acteur de la mobilité se déplace exclusivement grâce à ses propres forces).  « Au quotidien » fait souvent référence à la mobilité « utilitariste »: celle de l’enfant se rendant de la maison à l’école, celle du navetteur se rendant de la maison à la gare, celle du consommateur allant chercher un pain, etc.  Cette vision utilitariste de la mobilité implique aussi que les liaisons « vertes » soient à la fois accessibles 365 jours par an, 12 heures par jour et tant par des piétons que par des cyclistes .  Cette conception se heurte en pratique à plusieurs problèmes:
    1. De par leur nature même (sentiers, chemins de terre), très peu de voies vertes sont accessibles « sans équipement » 365 jours par an.  De même, très peu sont accessibles aux vélos de ville.  Quasiment toutes exigent le VTT…
    2. Très peu (pour ne pas dire aucune) de voies vertes bénéficient d’un éclairage public permettant leur utilisation en hiver.
    3. Les liaisons inter-villages, en particulier dans une région comme la nôtre, sont souvent longues et présentent un relief accidenté.   Deux caractéristiques qui en rendent également leur utilisation « au quotidien » moins évidente.
    4. en synthèse, à Yvoir,  les seuls sentiers « dignes » d’être repris « naturellement » et « stricto sensu »  dans un maillage « mobilité au quotidien » sont ceux qui existent encore à l’intérieur mêmes des anciens villages.  Paradoxalement, ces sentiers sont souvent encore raisonnablement utilisés (distance courte, intérêt fonctionnel évident) et nécessitent donc moins une mise en valeur très énergique…
  2. Par contre, il est évident que, partout, les voies vertes constituent des zones « de loisir » de première importance.  Que ce soit pour le simple plaisir de la promenade des habitants, pour l’entraînement d’un club sportif local, pour la pratique du VTT ou du jogging, les voies vertes sont recherchées et appréciées par de nombreux habitants.  Dans le cas d’une commune comme Yvoir, à ces dimensions de « loisir » local, il faut bien sûr encore ajouter la dimension « touristique ».  La réalisation d’un réseau communal de mobilité douce complète admirablement, pour le touriste, les circuits balisés touristiques en permettant de créer des balades à la carte et sur mesure.  Dans le projet-pilote d’Yvoir, nous avons largement tenu compte de toutes ces dimensions, n’hésitant pas à inclure dans les « pôles » de liaison des sites à vocation purement de loisir ou touristique comme Poilvache.  Nous estimons que la Région Wallone, dans le futur, devrait tenir compte de ces spécificités et « aménager » sa conception de la mobilité au quotidien.
  3. anhee.jpgA l’heure actuelle, l’existence d’un réseau communal de mobilité douce se matérialise exclusivement par le balisage dont un exemple est repris sur cette page.  SI chacun s’accorde à saluer le caractère très clair de ce balisage, il est tout de même dommage que rien ne soit prévu en terme d’édition d’une ou plusieurs carte(s) présentant le réesau aux habitants.  Le comble de l’absurde sera atteint lorsqu’on expliquera que les communes (touristiques) qui éditent des cartes de promenades subsidiées par le Commissariat Général au Tourisme ne peuvent pas reprendre sur ces cartes le réseau communal de mobilité douce (sous peine de perdre les subsides).  Ou « comment la main droite du gouvernement wallon ignore ce que fait la main gauche »… Nous préconisons clairement que le Ministre Wallon en charge de la mobilité intervienne sans plus attendre pour corriger au moins cette anomalie.  Sans doute serait-il aussi par ailleurs utile de soutenir les communes qui souhaitent éditer, par ailleurs, une carte du réseau de mobilité douce…

Patrick EVRARD